Julien
Carpentier

Performeur et musicien, j’ai pu montrer mon travail entres autres à la Friche de la Belle de mai, à la Compagnie, aux ateliers Jeanne Barret, à la Villa Arson, au 6b, à SOMA, aux ateliers Blancarde; ou encore dans les galeries Belsunce Projects, Art-Cade, Placement Produit et Sissi Club. En 2023, à l’issue d’une résidence de 18 mois au centre social Saint Gabriel (Marseille), je présente “Que sont-iels devenu.e.s ?”, ma première exposition personnelle, à la galerie Art-Cade. En 2016, je co-fonde le Lonely Life Lovers Club, collectif d’artistes et label de musique fondé sur le principe d’une coopérative. Je prends part également à Souci du drame, collectif d’artistes et groupe de poésie, avec Camille Brêteau et Sarah Netter, depuis 2020.

Julien Carpentier est diplômé de la Villa Arson (DNSEP) en 2018.

Né en 1995 à Douai (59). Vit et travaille à Marseille.

Je fais du bruit. Je compile, j’arrange, j’associe des objets, des actions; j’envoie voler contre les murs, je joue, je ris. Je produis des intensités, je produis des ambiances. On les retrouve sous la forme de performances, de vidéos, de happenings, d’installations, que j’imagine à chaque fois comme de courts spectacles, comme un condensé d’actions simples qui se télescopent pour former une narration. Ce que je souhaite, c’est construire des situations festives, événementielles; des collaborations, pensées comme des espaces d’échanges inclusifs et éphémères. Alors, je me déguise, je me mets en scène comme un transformiste/performer, j’utilise le calembour et la plaisanterie comme un moteur narratif et plastique; mais surtout : je fais du bruit. Je crée des espaces fictionnels et politiques, habités par une petite communauté peuplée d’une dizaine de personnages, qui apparaissent, se rencontrent, et évoluent au fil de mes travaux. Ces personnages sont l’agrégat de ressentis, la compilation d’expériences, de postures sociales, de caricatures et de souvenirs. J’assemble, je détourne, je grossis le trait: je construis des collages critiques et des attitudes exagérées; c’est ainsi que je m’attaque à des postures jugées agressives, oppressives. Avec humour, autodérision et mélancolie de temps en temps. Pas de création ex-nihilo, non, on s’est plutôt croisés. Iels constituent une communauté qui m’entoure, qui m’aide à lutter contre la précarité de mon statut; contre la précarité dans ma pratique et dans mon quotidien. Iels sont des allié.e.s de premier ordre. Iels sont le support d’autofictions, qui m’aident à me situer, à évoluer, pour vivre avec mes peurs et mes angoisses. Se raconter des histoires, ça n’est pas chercher à échapper au réel. Se raconter des histoires, se fabriquer des masques, des postures; c’est se donner suffisamment d’assurance pour appréhender le monde. Raconter des histoires pour les faire résonner chez les autres, et ainsi tisser des liens. En entremêlant, par le dialogue, nos projections et autofictions, on peut ouvrir de nouveaux horizons collectifs; parce que les histoires évoluent lorsqu’on les raconte, et ce sont ces transformations qui sont la condition de leur existence, puisqu’elles disparaissent quand on ne les dit plus. Je fais des va-et-viens, je m’agite, je me fatigue, je produis à perte. Tout ou presque est éphémère, rapide, tout est intense, il ne reste que les cotillons et les ballons crevés. Mais quelque chose résonnera encore, quelque chose qui résulte de cette dépense. C’est dans le creux de ces postures, de ces souvenirs, de ces rencontres, qu’apparaît mon travail. Je voudrais être intense, intense comme un charivari !

Vernissage ce soir, 2022. Crédits : Aurélien Meimaris

My Loneliness Hasn’t Killed Me Yet, 2022. Crédits : Aurélien Meimaris

Que sont-iels devenu.e.s ?, 2023. Crédits : Julien Carpentier

Mauvais-Augure et Sac-à-papier au palais Longchamp,2022. Crédits : Mathieu Archambault de Beaune