Estrid Lutz
Emile Mold

Atelier : Ateliers de la Ville
19 Boulevard Boisson
Fr-13004 Marseille

BIOGRAPHIE

Estrid et Emile se sont rencontrés en 2010 et ont commencé leur collaboration en 2011 en Ètudes de design d’objet. Ils se sont rapidement tournés vers l’art et sont diplômés d’un master aux Beaux Arts de Paris et du Art Center College of design de Pasadena. Leurs précédents, Estrid en tant que batteur dans des groupes punk et Emile comme ingénieur ferroviaire, forment le matériel de leur collaboration, une collision entre instinct et analyse, contrôle et éclats, humanité et automatisation, dans le contexte présent et dans les modèles en train de se faire. Ils produisent des installations de sculptures, et d’images mouvantes dans un sens large, où la confection manuelle, centrale, se mélange à des procédés industriels de production de l’image.


Nés en 1993 et 1988
vivent et travaillent à Marseille
www.estridlutzemilemold.com

 

 

Depuis 2010, Estrid Lutz et Emile Mold explorent ensemble les zones de friction de l’hyperprésent. Diplômés avec les félicitations des Beaux-arts de Paris en 2016, leurs œuvres témoignent d’une imbrication violente entre différents niveau de réalité. Entre réel et virtuel, homme et machine, organique et synthétique, la fusion harmonieuse rêvée au siècle dernier s’est progressivement délitée, cédant la place aux chocs, aux crashs et aux hybridations contre-nature qui font temporairement entrer en collision des registres que tout oppose. A travers des installations où sont mis en tension divers matériaux synthétiques ou trouvés, agrégeant comme au sein d’un organisme parasité la fibre de carbone, la mousse ou des fragments de grillages de sécurité, le duo transforme ces frictions en matrice. Plus récemment, une nouvelle série de collages lenticulaires déplaçait cette logique au registre des image. A la fois fixes et mouvantes, celles-ci varient selon l’angle de vision adopté, semblant recracher en vrac la mémoire visuelle d’un écran défaillant. Cabossées, sublimes et tragiques, les œuvres d’Estrid Lutz et Emile Mold déplient la palette des émotions contemporaines, tout en restant toujours dans une ambiguïté aussi fuyante que moirée.

Ingrid Luquet-Gad

 

Une de nos premières expériences commune marquante a été la découverte du catalogue de l’exposition Dionysiac, qui a eu lieu au centre Pompidou, à Paris, en 2005. D’abord, la plupart des artistes présentés sont devenus un point d’interêt central pour nous : la scène des artistes californiens des années 60-90, et surtout Jason Rhoaes et Mike Kelley (non présentés dans l’exposition),Thomas Hirschhorn, Jonathan Meese, John Bock, Gelatino. Une des préfaces du catalogue, écrite par Barbara Stiegler, décrit comment l’utilisation du mot “Dyionisiaque” par Nietzsche a été inspirée par le dieu Grec Dionysos, Dieu de l’explosion et de l’enthousiasme, force de la vie et de la destruction, de tous les emportements. Cela représente la terreau des nos engagements et lectures qui ont suivi et persistent encore, Foucault et ses écrits sur la psychologie et la folie, le dégoût du Zarathoustra de Niezsche pour sa volonté d’émancipation, Georges Bataille. La folie, la manie, la mélancolie, l’excès de production, de données, que nous voyons et mettons en scène ne sont pas l’expression de notre propre désertion et désespoir. L’histoire et le présent d’internet et des technologies, comme décrits par Bruce Sterling, Julian Assange, Hakim Bey, Keller Easterling, ou un artiste comme Simon Denny, restent attachés à une forme de résistance par la conscience. Une résistance devant le déferlement, comme on pourrait rire au milieu d’une tempête. Utiliser des ruines, des tranches d’humains dans des objets ou des dessins c’est exposer un contexte. Un état d’objets en guerre perpétuelle, créés pour disparaître ou faire disparaître. Connus pour terminer en belles ruines. Nous voulons montrer un état d’humanité à travers le déchaînement, éviter le lissage, et profiter de la beauté de l’énergie frénétique.

Estrid et Emile

on broken fingers

Estrid Lutz & Emile Mold, on broken fingers, 2016. Mousse, impression pigmentaire sur feuille lenticulaire, fibre de carbone, fibre de verre

still life without you (desk chair)

Estrid Lutz & Emile Mold, still life without you (desk chair), 2015. Suplture digitale 3D.Courtesy des artistes.

Still Life, tattooed fruits

Estrid Lutz & Emile Mold, Still Life, tattooed fruits, 2015. Photographie. Courtesy et copyright des artistes.

Jelly paintings Bentley

Estrid Lutz & Emile Mold, Jelly paintings Bentley, 2014. Dimensions variables.

idusts

Estrid Lutz & Emile Mold, idusts. Vue de l’exposition à The Composing Rooms, Berlin. Série : Lenticulars and sculpture Still Life Without you Workstation. Courtesy : The Composing Rooms.