Sophie
Bueno-Boutellier

Atelier :
41 cours Lieutaud
Fr-13006 Marseille

BIOGRAPHIE

Les peintures de Sophie Bueno-Boutellier, tout comme ses installations, se présentent comme des compositions harmonieuses et minimales dont les couleurs invitent à la méditation.
Le travail de Sophie Bueno-Boutellier a fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Parmi les expositions personnelles récentes : « Let me steal this moment from you now » chez Freymond-Guth (Zurich, 2013), « Le Don de Gaïa » à The Approach (Londres, 2017), « La ritournelle du peuple des cuisines » à la Fondation d’entreprise Ricard (Paris, 2017) et « Je me perds et me répands… Je suis l’écho de ton eau » à la Galerie Joseph Tang (Paris, 2020).


Née en 1974 à Toulouse.

www.sophiebuenoboutellier.com

Des objets sont disposés avec attention sur des plateformes à peine surélevées, juste assez pour leur éviter un contact direct avec le sol. Ils appellent un mouvement du regard et du corps vers le bas, une forme de contemplation introspective. Évoquant des espaces intérieurs et des gestes domestiques, le minimalisme de leur agencement les charge d’une aura qui les libère de leur trivialité et leur confère une qualité spirituelle.
Rouleaux de papier, céramiques ou tiges de bois semblent être les artefacts d’un rituel auquel il ne nous est pas donné d’assister.

Les peintures de Sophie Bueno-Boutellier, tout comme ses installations, se présentent comme des compositions harmonieuses et minimales dont les couleurs invitent à la méditation. Cette délicatesse et cette tranquillité apparente cachent toutefois des tensions, certes contenues, mais qui font elles aussi partie du travail de l’artiste.

On les devine par exemple dans les peintures pliées.
Trois couches de toiles sont traversées et liées par l’acrylique, créant une rigidité aussitôt soumise à une pression. Fixés dans la position choisie, les pliages paraissent dociles et aériens, éclipsant la contrainte dans laquelle ils sont maintenus.

Dans l’exposition Le Don de Gaïa, la tension est plus subliminale encore, puisque relationnelle. Réflexion sur l’expérience de la maternité, l’artiste abandonne son autorité sur le devenir de son œuvre – ici symbole de son corps – en la cédant à son partenaire, alors libre de se l’approprier et de la transformer. D’avantage rupture que lâcher-prise, cette collaboration insidieuse témoigne des rapports de force opérant dans nos sphères professionnelles et familiales. Des dessins de leur enfant sont intégrés dans la même exposition, et soulignent que l’être-femme et l’être-mère, sans être prétexte au commentaire, informent la posture artistique.

L’entrée dans l’atelier du cours Lieutaud marque, elle, un renouveau. Sophie Bueno-Boutellier peut y donner une continuité à son travail tout en expérimentant de nouvelles manières de faire. Son intérêt, notamment pour les pratiques éco-féministes, y trouve de nouvelles résonances. La retenue cède, et la pratique s’extravertit.

L’acrylique est maintenant appliquée debout, à l’aide des mains, des cuisses et des avant bras dénudés, en une série de gestes réalisés à la suite d’une séance de méditation. La peinture devient indissociable du sujet, elle témoigne d’un jaillissement de l’être, tout en visant à transcender l’ego pour devenir l’expression d’une énergie vitale et d’une puissance féminine. Résolument performatives, les œuvres en cours semblent plus que jamais demander à être partagées et activées.

 

Aurélia Defrance

Toss & Roll

Sophie Bueno-Boutellier, Toss & Roll, 2016. Courtesy The approach Gallery. Photographie : Aurélien Mole / Fondation d’entreprise Ricard

C'est à crier tellement c'est bleu

Sophie Bueno-Boutellier, C’est à crier tellement c’est bleu, Vue d’exposition, Circus, Berlin, 2012.

All Love Surround You

Sophie Bueno-Boutellier, All Love Surround You2013, acrylique sur toile, argile rose, 125 x 180 x 10 cm.

White Noise

Sophie Bueno-Boutellier, White Noise, vue d’exposition, Kunsthaus Glarus, Suisse, 2015.

They sing a song only you can hear

Sophie Bueno-Boutellier, They sing a song only you can hear, Vue d’exposition, The Approach, Londres, 2014.