Diane
Guyot

Atelier : Ateliers de la Ville
19 Boulevard Boisson
Fr-13004 Marseille

biographie

Diplômée des Beaux-Arts de Cergy et Arts Décoratifs de Paris en 2006, elle développe une œuvre colorée et grinçante, emprunte du contexte politique, économique et social.

Résidente au Royaume Uni pendant 3 ans, elle participe à l’exposition/symposium ‘Terminal Convention’ à Cork en Irlande, commissariat Peter Gorschlüter, directeur adjoint du MMK Frankfurt ou encore ‘Ideal Home’ à la Chelsea Space, London, commissariat Donald Smith.

Elle prépare une exposition monographique à Art-cade, galerie des grands Bains Douches de Marseille pour 2016.


Née en 1980
vit et travaille à Marseille
www.diane-guyot.org

Dialogue, confrontation, négociation, conflit : les rapports de pouvoir sont au centre des recherches de Diane Guyot, intégrant le sens même de son engagement artistique. Disons le clairement : à rebours de la dissimulation des rapports hiérarchiques d’exploitation, son travail dynamite les discours trompe l’œil qui refusent le conflit de points de vue et diminuent notre capacité d’agir. Il n’est donc pas étonnant qu’elle utilise le pouvoir du langage, énonçant clairement ses objets d’attaque et utilisant les codes visuels de l’affiche, du t-shirt, du slogan, du graffiti, de l’enseigne et du logo – des terrains de guerre culturelle. La guerre est d’ailleurs le sujet d’une intense recherche de la part de l’artiste (l’édition “Faiseurs d’Anges” de 2005) menée sur le terrain du langage (à l’image des noms de codes imagés des opérations militaires dans “Index Wars”). Le philosophe Antonio Gramsci avait signalé que les guerres se gagnent sur le terrain culturel et Diane Guyot s’intéresse à des formes spécifiques employées autant par les structures de pouvoir (les chorégraphies anti-émeutes, les systèmes de détection de visages) que par des stratégies de résistance (le design amateur, l’auto-gestion, les parloirs sauvages des prisons, les mouvements d’occupation des places publiques). C’est une guerre visible sur les murs d’une ville aussi, car l’enjeu est territorial : l’artiste détourne le répertoire visuel de la contestation populaire, à l’image d’une conquête du territoire menée avec des bannières criardes de catch mexicain où sont imprimés les portraits des hommes “sans visage” les plus riches de la planète. Qui plante son drapeau dans ce cas ? L’artiste joue du langage, transformant alors le logo de Bank Of America (BOA) en un étrange serpent, ou en proposant aux licenciés de l’usine de bières irlandaise Beamish à activer une brasserie coopérative “Be Amish”. Tout l’enjeu du travail de Diane Guyot est là, dans une ambiguïté qui lui permet d’être claire tout en rendant plus complexes les liens entre notre monde socio-économique et l’histoire culturelle.

Pedro Morais

Be Amish, homemade brewery, 2011

Brassage, fermentation et conditionnement de la bière «Be Amish», grâce aux informations, ingrédients et savoir-faire des licenciés de l’usine «Beamish» malt torréfié, orge grillé, houblon, bassines plastique, verre, gaz, électricité, minuteur, spatules, bouteilles, étiquettes, tee-shirt brodés. Installation, Cork International Airport, Irlande
Crédit photo : Diane Guyot

Be Amish Bottles, 2011

Bière artisanale, bouteilles, capsules,
7 bouteilles à dimensions variables
Chelsea Space, Londres
Crédit photo : Diane Guyot

La Conquête, 2013

5 Bannières coton, dimensions variables
Art-cade, galerie des grands Bains Douches, Marseille
Crédit photo : Diane Guyot

La Manifestation, 2013

Acrylique sur béton, intervention insitu sur garde-corps en béton
Centre Urbain du Merlan, Marseille
Crédit photo : Diane Guyot

Who’s the boss ?, 2014

3 bannières textiles divers, 300 x 70cm
façade de la galerie Gourvenec Ogor, Marseille
Crédit photo : Diane Guyot